Cela fait plusieurs jours que je peine à mettre un point final à cet article, et il faut dire que l’absence totale de considérations environnementales dans les programmes des candidats à la présidentielle m’a largement convaincu d’accélérer le mouvement… Alors le voici ! Comme d’habitude, cet article ne se veut pas moralisateur et il ne fait qu’exposer mon point de vue et mes (nombreuses) interrogations. J’espère qu’il pourra s’enrichir de vos propres réflexions sur la question !
Ça ne vous aura surement pas échappé, j’ai commencé il y a quelques temps une série d’articles évoquant des manières de consommer autrement. J’y partage surtout des astuces et des conseils pour faire plus de choses soi-même dans tous un tas de domaines, ou pour donner une seconde vie à des objets, sans pour autant encombrer son habitat. Le but étant à la fois de gagner en autonomie, d’améliorer son bien-être, et de limiter son empreinte écologique, en utilisant par exemple plus de produits bruts, sans emballage, produits localement dans des conditions plus respectueuses de l’environnement et de notre santé. Le tout, si possible, en s’amusant !
Pour moi, la manière dont nous consommons impacte fortement nos vies et, bien évidemment, notre environnement. Mais nos actes d’achat ne sont qu’un aspect d’un mode de vie et de pensée plus global. Qui inclue notamment la façon dont on appréhende le temps, l’argent, et le travail, mais aussi l’idée que l’on se fait de nos besoins et de nos envies.
D’autres modes de vie sont possibles, compatibles avec notre société, et finalement pas si différents de notre mode de vie actuel. Je veux dire par-là, qu’ils ne sous-entendent pas forcément de partir élever des chèvres dans le Larzac ! Entre autres choses, je voudrais vous parler de la simplicité – ou sobriété – volontaire… J’entends déjà les « Ah non, encore une hippie, fuyons ! », mais allez, lisez jusqu’au bout et vous ne serez peut-être pas déçus ;)
Pourquoi changer ?
La plupart d’entre nous reconnaît que changer notre mode de vie est aujourd’hui nécessaire. Et pourtant, malgré cette prise de conscience quasi-générale, on a parfois l’impression que rien ne bouge et que tout le monde fait l’autruche. Je ne parle pas que du réchauffement climatique, mais de la situation générale et des limites d’un modèle de croissance capitaliste qui semblent avoir été atteintes.
Nombreux sont celles et ceux qui se sentent prisonniers d’un système qui ne répond plus à leurs attentes. En découle de la colère, de la frustration, un sentiment d’impuissance. Le « pessimisme à la française » n’arrangeant rien… Pourtant, je suis convaincue qu’il ne tient qu’à nous de ne plus subir cette situation, mais d’agir et de s’adapter à des changements inévitables. Et plus nous le ferons tôt, mieux ce sera.
Et si une solution à beaucoup de nos problèmes était à portée de main ? Et s’il était possible de ne plus se sentir écrasé par le manque de temps ou d’argent, et de redonner du sens à notre quotidien ?
Oublier la vie qu’on nous avait promis
Depuis l’enfance, nous avons été habitués à certains standards et d’une certaine manière, nous avons été conditionnés par la vie qu’ont mené nos parents. Face à la situation actuelle, il est donc bien normal d’être amer, alors qu’on nous a répété depuis toujours qu’en travaillant dur, on pourrait faire ce que l’on veut.
C’est sans doute pourquoi beaucoup s’évertuent encore aujourd’hui à chercher des solutions pour enrayer le chômage, relancer la croissance et le pouvoir d’achat. Autrement dit, pour se raccrocher à un système qui se casse la figure depuis déjà quelques années (décennies ?). Qu’on soit clair, je serais peut-être très heureuse s’ils réussissent à inverser la tendance, mais j’y crois peu et surtout, je n’ai pas envie d’attendre après eux.
Personnellement, je ne vois plus la nécessité de changer comme une résignation, mais plutôt comme une acceptation des choses telles qu’elles sont. Et surtout, cela ne veut pas dire pour autant, renoncer à être heureux !
De quoi a-t-on vraiment besoin pour être heureux ? La réponse dépend de chacun, bien entendu, mais mon petit doigt me dit qu’il en faut surement bien moins que ce que l’on pense ! Être en bonne santé, à l’abri du besoin, se sentir libre, profiter sereinement de la vie, voir les choses du bon côté, se faire plaisir, en sont certainement des éléments. Et tout cela implique de gagner de l’argent, mais pas forcément autant que l’on croit, à mon humble avis. C’est en tout cas ce que je découvre depuis plusieurs mois.
Est-ce qu’une solution ne serait donc pas d’accepter que beaucoup d’entre nous vont devoir moins travailler et moins gagner d’argent ? Non pas pour « régresser », comme je l’entends souvent, mais au contraire, dans une forme de progrès qui consisterait à vivre plus intelligemment, plus raisonnablement, plus logiquement, en interagissant de manière plus rationnelle avec notre environnement ? En arrêtant d’occulter le fait que nous faisons partie d’un écosystème et que nous ne pouvons pas nous permettre tous les excès. Que le progrès, ce n’est peut-être pas de surconsommer, vivre au-dessus de ses moyens et de ce que la planète peut supporter, se fatiguer à force d’avoir trop de choix, s’endetter sur 25 ans et s’aliéner toute sa vie à un travail qui nous fait plus de mal que de bien, si tant est qu’on ait réussi à trouver un travail ?
Ce système n’a-t-il pas déjà suffisamment montré que cette façon de vivre n’est plus possible et ne nous rend plus heureux, ne nous permet plus de nous « faire plaisir » durablement ?
Vivre mieux avec moins ?
Je suis convaincue, vous le savez déjà, que nous n’avons pas besoin de tout ce que nous achetons et possédons, et donc pas besoin de gagner autant que nous le pensons pour avoir un niveau de vie correct (et toujours largement supérieur à une bonne partie des habitants de ce monde, ne l’oublions pas).
Au-delà de ça, je m’interroge sur l’intérêt de se réapproprier des savoir-faire oubliés pour gagner en autonomie, et ainsi avoir moins besoin d’autrui et d’argent pour subvenir à nos besoins. Particulièrement dans des situations où le travail se fait rare, et le temps disponible. Voici quelques exemples concrets : avoir un potager ou même quelques plantations sur son balcon demande du temps mais peu d’investissements, et cela peut permettre de faire des économies substantielles. Faire sa lessive soi-même à base de savon prend peu de temps, est meilleur pour la santé et l’environnement, et permet aussi de faire quelques économies. Réparer des appareils électriques défectueux, repriser des vêtements abîmés, faire sa pâte à tarte, ramasser des châtaignes ou cueillir des plantes comestibles comme l’ail des ours, et tant d’autres choses encore… Pour certains, cela ressemblera clairement à un retour en arrière. Pour moi, il s’agit simplement de bon sens.
Qu’est-ce que c’est la liberté : pouvoir s’acheter ce que l’on veut quand on veut, ou avoir besoin de peu pour vivre et donc avoir plus de temps, cette chose si rare et précieuse, pour faire ce que l’on aime ?
Vivre plus simplement m’a apporté de la sérénité et moins d’anxiété par rapport à l’avenir et à des questions financières. Depuis, je suis plus encline à apprécier le moment présent et les petits bonheurs de la vie. Je ne suis plus dans une insatisfaction perpétuelle, à combler en consommant inutilement. Et maîtriser de nouveaux savoir-faire est aussi très gratifiant, et peut permettre de se sentir (enfin ?) à sa place.
Alors n’hésitons plus, embrassons le changement ! ;) Et pourquoi pas en devenir, chacun à son échelle, des acteurs ? Pour ma part, je pense sincèrement qu’il ne tient qu’à nous de reprendre, au moins en partie, les rênes de notre vie !
Bon, je n’ai fait ici qu’exposer mon opinion sur un sujet sans doute sensible, et je suis sure que vous avez plein de choses à dire, alors à votre tour maintenant !
Pensez-vous que vous pourriez être aussi heureux, voire plus heureux en changeant votre mode de vie pour quelque chose de plus simple ? Avoir été confronté à une baisse de revenus vous a-t-il fait envisager la vie autrement ? C’est quoi être libre pour vous ? Et qu’est-ce qui est important pour vous dans la vie ? Être heureux ? Avoir plus de temps pour faire ce que vous aimez ? Je suis curieuse de savoir comment vous envisager tout cela ! Et si vous avez des ressources intéressantes à ces sujets, n’hésitez pas à les partager en commentaires et je les ajouterai à la liste ci-dessous.
Quelques pistes pour aller plus loin…
Conférences TED :
Graham Hill : Plus heureux en ayant moins
Pauline Imbault : Moins mais mieux : l’épopée d’une vie « zéro déchet »
Lara Nobel : Tiny houses of the future
Pierre Rhabi : Y a-t-il une vie avant la mort ?
Livres :
Vers la sobriété heureuse, Pierre Rhabi
Permaculture – Guérir la terre, nourrir les hommes, Perrine et Charles Hervé-Gruyer
Zero Waste Home, Béa Johnson
J’arrête de surconsommer, Marie Lefèvre et Herveline Verbeken
The joy of less, a minimalist living guide, Francine Jay
L’art de la simplicité, Dominique Moreau
Films :
Demain
En quête de sens
Magazines :
Kaizen
We Demain
Socialter
Blogs et chaînes Youtube :
La cabane anti-gaspi
My slow life
Friendly beauty
Meghan Livingstone
Pick up limes
Exploring alternatives
Un soupçon de rose
(et j’en oublie plein d’autres)
11 Comments
Super article ! J ai la même conception des choses que toi. Ces dernières années, j ai aussi beaucoup réfléchi a simplifier ma vie et j ai envie de l axer sur des choses simples. Cependant, quand je regarde autour de moi, je me sens un peu extraterrestre par rapport a la majorité des personnes. Ton article réconforte dans ma démarche. Bonne continuation !!
Merci pour ton mot Marie ! Je connais bien ce sentiment aussi, celui de se sentir à contre-courant. C’est vrai qu’il est souvent dur de se retrouver seul face au reste du monde et je suis parfois découragée quand je vois autour de moi que la plupart des personnes ne se soucient pas ou peu de leur impact environnemental, trouvent que ça demande trop d’efforts ou que ça ne sert rien. Mais un petit tour sur internet suffit pour se rassurer ;) Il y a surement des initiatives qui existent autour de toi et où tu pourras trouver du soutien, des conseils, des échanges constructifs.
Bonne continuation à toi aussi et à bientôt !
Ton article est tellement chouette ! Je me retrouve tellement dans ces interrogations, et puis merci merci pour cette liste de références et inspirations pour piocher tranquillement là dedans au gré des envies !
pour ma part, installation à la campagne, j’ai envie de slowlife, de fabrication home made et de prendre le temps d’apprécier les détails du quotidien ! !
Merci beaucoup !
Alix
http://a-tire-d-elle.blogspot.com
Bjr Amandine,
J’allais justement conseiller le livre J’arrête de surconsommer. Je conseille aussi le groupe FB « Gestion entraide et minimaliste » dont les auteures du livre cité sont les fondatrices et qui va vraiment dans le sens de ce blog.
J’ai du pour des raisons financières changé mon mode de consommmation et pour rien au monde je ne reviendrai en arrière.
Il y aussi le blog super génial et la page FB de « Famille Zéro déchet »
Ce qui me manque ce sont tes talents de coutures qui m’ont fait acheté des sacs à vrac ou des essuis-tt lavable par ex.
En tout cas bravo pour ce blog moi qui suit une « vieille » de presque 46 ans et qui ait débuté tous ces changements que vers 40 ans.
J’oubliais le blog de Raffa » et la page fb pour tout ce qui est produits ménagers entre autre. Une référence!
J’aime ton article. Je me suis posée les mêmes questions il y a un an sur mon blog. Depuis je consomme « mieux » à mes yeux, j’achète d’occasion au maximum, je cuisine beaucoup plus et si possible local et bio. Je vais bientôt consommer mon alimentation en vrac, les leggings de mes filles qui ont des trous au genoux avec des pièces deviennent des bas de pyjamas. Notre société n’ai que consommation, surconsommation, nos mails, sms regorgent d’offres promotionnelles toute l’année.
Oui je me suis désabonnée de pas mal de newsletter qui surchargeaient ma boîte mail, pour ne plus recevoir toutes ces fameuses promos ! Depuis, je n’ai plus acheté de vêtement neuf, il me semble… Et tu vas voir, le vrac, c’est top ! ;) Merci pour ton mot Stéphanie, je file voir ton blog !
Je me reconnais totalement dans ton article ! Pour être honnête, je n’ai jamais été une adepte de la société de surconsommation que je connais depuis toujours et l’éducation de mes parents qui avaient des revenus modestes y est pour beaucoup. Nous n’avions pas de vêtements de grande marque et nos chambres ne débordaient pas de jouets mais je ne crois que nous ayons été malheureux pour autant. Je partage aussi ton opinion sur les savoir-faire, je crois qu’il est important de connaitre des savoir artisanaux car c’est une façon de s’accomplir, pas la seule mais à titre personnel je ne pourrais pas m’en passer. Merci pour ce joli article, on se sent moins seul dans cette démarche ! ;)
Oui c’est vrai que cela paraît plus facile d’adopter un mode de vie simple, quand on a grandi dans une famille modeste ! A l’adolescence et un peu plus tard, j’ai quand même souvent ressenti de la frustration par rapport à ce que pouvaient s’offrir les autres. Je suis bien contente de m’en être débarrassée depuis ! Merci à toi de m’avoir laissé ce mot, je me sens également moins seule haha ! :)
Très bel article !
Cela fait quelques années maintenant que j’ai simplifié ma vie et éliminé certains « besoins » qui n’en étaient pas vraiment. J’y ai gagné en autonomie, en débrouillardise et aussi en conscience. Mais cela demande tout de même quelques efforts au départ !
Il existe de nombreuses ressources à ce sujet. Connais-tu le blog « Échos verts » (https://echosverts.com) ? Et les livres de Dominique Loreau ?
Merci beaucoup Nadège ! C’est vrai qu’au départ, certaines choses peuvent sembler être des efforts, mais je trouve qu’une fois qu’elles font partie des habitudes, tout roule ! Ce qui change je pense, c’est de vouloir vraiment changer ces petites choses, que ce ne soit pas une contrainte de changer.
Je ne connaissais pas « Échos verts », alors merci ! Et j’avais déjà entendu parler du livre « L’art de la simplicité » de Dominique Loreau, je vais m’y pencher plus sérieusement ;)