
Pour la première fois cette année, je me suis lancée dans le challenge du « Me-made May » sur instagram. Créé par Zoe, l’auteure du blog So, Zo… What do you know?, il y a plusieurs années, ce challenge consiste à porter chaque jour du mois de mai un vêtement fait-main. L’objectif ? Faire le point sur sa garde-robe, voir ce que l’on porte, ce qui nous va, les pièces qui s’associent bien, les pièces qui nous manquent, etc., pour ne plus juste coudre pour coudre, mais se constituer une garde-robe cohérente qui nous facilite le quotidien.
Le cheminement vers une garde-robe faite-main
J’ai appris à coudre fin 2015, au départ pour le plaisir de m’amuser avec les tissus et de créer des vêtements que je ne trouvais pas dans le commerce. Ce n’est que plus tard, prenant conscience des enjeux écologiques de notre époque et de l’impact de l’industrie de la mode, que ma pratique de la couture a évolué. Depuis 2016, je n’ai quasiment plus acheté de vêtements neufs. Ma garde-robe, alors essentiellement composée de pièces issues de la fast fashion, a subi plusieurs vagues de tri, plus ou moins drastiques. Certaines pièces que j’aimais et portais beaucoup ont fini par s’user. Résultat, en 2018-2019, il ne me restait plus grand chose à me mettre ! Mon uniforme : un jean et un t-shirt, ou une chemise à la limite… Mon envie de minimalisme a finalement évolué au fil du temps, mon quotidien aussi, et j’ai eu besoin d’avoir une garde-robe de nouveau un peu plus fournie. Mais responsable et raisonnable. Je me suis donc tournée vers la couture pour créer les pièces qui me manquaient, vers le tricot également, que j’ai commencé à pratiquer sérieusement début 2019. Et enfin, vers la seconde main, pour quelques pièces vintage et en jersey, comme les t-shirts.
Pour en arriver à ma garde-robe d’aujourd’hui, il m’aura fallu presque deux ans. Rome ne s’est pas construite en un jour ! Définition d’une palette de couleurs, constat de mes besoins… ont été les étapes nécessaires avant de me lancer. Je vous parlais de tout ça dans cet article. Autre point important, je voulais que ma garde-robe soit aussi responsable dans le choix des fournitures utilisées. C’est pour cette raison que j’ai utilisé majoritairement des tissus de seconde main et de la laine locale, autant que possible. Car même en fabriquant soi-même ses vêtements, on peut vite retomber dans le piège de la surconsommation ! Si le sujet vous intéresse, j’ai mis en ligne une vidéo dans laquelle j’énumère quelques endroits où il est possible de trouver des fournitures de seconde main.
Deux ans de dur labeur (mais surtout d’amusement) plus tard, il était temps pour moi de dresser un bilan, de voir si mes objectifs étaient atteints et ce qui pouvait être amélioré. C’est pour ces raisons que le challenge du Me-made May m’a paru tout indiqué !

Les motivations
Pourquoi passer autant de temps à se constituer une garde-robe cohérente ? Ce qui peut sembler superficiel de prime abord ne l’est finalement pas tant. Qu’on le veuille ou non, nous avons tous besoin de nous habiller ! Bien sûr, selon les activités que l’on pratique et l’environnement dans lequel on évolue, les besoins ne sont pas les mêmes. Si j’avais un métier physique ou salissant, je chercherais plutôt des vêtements pratiques, fonctionnels et résistants avant tout. Mais ce n’est pas le cas, même si le confort occupe une place importante dans mes choix !
Quoiqu’il en soit, deux raisons principales me motivent à me constituer une garde-robe cohérente : j’aime avoir de jolis vêtements (selon mes goûts), à la fois pratiques et confortables ; et j’ai besoin de m’habiller facilement et rapidement le matin. Avoir des pièces qui s’associent facilement me permet de gagner du temps et de ne pas avoir à me poser trop de questions, quelles que soient les circonstances (rendez-vous pro, départ en vacances, etc.). Ce gain de temps et « d’espace mental » justifie, selon moi, de passer un petit peu de temps à réfléchir à mes vêtements.
Les enseignements du challenge #Memademay
- J’ai aujourd’hui une garde-robe assez fournie, qui me permet de m’habiller facilement le matin, sans trop y réfléchir, et d’avoir un roulement suffisant pour mes besoins. Je n’ai plus de besoins urgents en vêtements, donc je peux ralentir un peu la couture ;) Ou coudre en ayant conscience que les pièces que je vais créer dans les prochains mois seront en « bonus ».
- Si j’y réfléchis bien, il me manquerait toutefois : un autre gilet tricoté, probablement marron foncé ; 2 ou 3 t-shirts basiques unis (mais je ne couds pas de jersey, je préfère acheter ces pièces de seconde main) ; quelques robes d’été légères et faciles à porter…
- Des vêtements que je pensais peu seyants sur moi, comme la jupe-culotte la Désinvolte de Popeline & Linon par exemple, me plaisent finalement en photo. Et inversement ! J’ai tendance à porter des vêtements très amples en haut, alors que j’ai l’impression que ce n’est pas ce qui me va le mieux.
- L’exercice de se prendre en photo quotidiennement n’a pas été pas chose aisée. Cela prend du temps, mais il est aussi difficile de se voir telle que l’on est chaque jour. J’ai fait l’effort de me maquiller quasi-quotidiennement, ce qui n’était plus arrivé depuis le premier confinement, comme pour nombre d’entre nous, j’imagine !
- La définition d’une palette de couleurs m’a énormément aidée à avoir une garde-robe cohérente, où les vêtements sont facilement interchangeables. Presque tout va avec tout, ce qui est fort pratique ! Toutefois, je ne suis pas certaine que ces couleurs m’aillent toutes très bien. Il est possible qu’il y ait des ajustements à faire à l’avenir de ce côté-ci…
- J’ai une palette de couleurs différentes l’été de l’hiver. Durant ce mois de mai à la météo chaotique, j’ai plutôt porté les vêtements que je porte habituellement l’automne et l’hiver. Depuis, j’ai sorti mes vêtements d’été et je constate que les couleurs dominantes sont différentes. Cela ne me dérange pas, car les matières que je porte l’hiver ne sont de toute façon pas les mêmes que celles que je porte l’été. J’ai donc relégué au placard les pièces d’hiver, jusqu’à l’automne prochain !
- Au fil des années de couture, je prends de plus en plus conscience des ajustements que je peux apporter à mes vêtements, pour qu’ils m’aillent parfaitement, aussi bien du point de vue du tombé, de la silhouette, que du confort. C’est en faisant qu’on apprend ! Je me rends donc compte au fil du temps que certains vêtements, cousus il y a plusieurs années, ne correspondent plus tout à fait à mes critères d’aujourd’hui. Je prendrai sûrement le temps à l’avenir de faire de petites modifications sur ceux qu’il m’est possible d’ajuster, ou bien je les remplacerai, en prenant note des ajustements à effectuer.
Finalement, ce challenge m’aura conforté dans mes choix et indiqué les axes d’amélioration à poursuivre à l’avenir. J’en suis très contente, et surtout, je suis quelque part soulagée de savoir que j’aurai d’autres projets couture et tricot dans les mois à venir, moi qui avais peur de ne plus avoir besoin de rien ;)
Et vous, avez-vous tenté l’expérience du challenge #Memademay ? Qu’en avez-vous retiré ?